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La vie en vrai
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14 juillet 2009

Chapitre 5 : Ma moitié

Aujourd’hui, nouveau départ ! J’ai décidé depuis hier que j’avais fini de me cacher derrière un masque, que peu importent les regards tant qu’on est fidèle à soi-même. Si les gens ne m’aiment pas telle que je suis c’est qu’on a rien à faire ensemble et puis c’est tout, c’est vrai quoi, avec tout le monde qu’il y a sur terre il y a forcément des gens qui sont fait pour s’entendre, comme il y en a qui ne sont pas fait pour s’entendre. Vous allez me dire que c’est plus facile à dire qu’ à faire et c’est vrai vous avez raison, mais je crois en la force de la volonté, tout est possible tant qu’on le veut de toutes ses forces. Donc je veux à partir de maintenant vivre ma vie en vrai, je veux la vivre à fond et je me fiche des maladresses que je peux afficher, je vais faire de mon mieux et on verra par la suite.

  • Salut les filles !

  • Salut Ellen !!! s’exclamèrent les filles en me sautant dessus.

  • Les filles…les filles vous m’étouffez…

  • Salut, hé les filles je crois que vous allez la tuer là, elle devient toute bleue. s’amusa Seth.

Et les filles me lâchèrent.

  • J’te remercie Seth, un peu plus et…

  • Caleigh, tu ne te sens pas un peu de trop là ? demanda Nicole.

  • Heu…si, viens il faut que j’aille chercher quelque chose aux casiers. répondit celle-ci.

  • Hé les filles c’est quoi ces bêtises ?! Et toi dis quelque chose ! dis-je en me tournant vers Seth, qui aujourd’hui était rayonnant.

  • Mais laisse, si je dis quelque chose ça ne fera que confirmer ce qu’elles pensent. répondit-il simplement.

  • Et qu’est-ce qu’elles pensent ?!

  • Ha ! ha ! ha ! ha !

  • Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?! demandai-je un peu agacée.

Il se contenta de poser sa main sur ma tête, de m’ébouriffer les cheveux et de rire. Qu’est-ce qu’il m’énervait quand il se comportait comme ça.

  • Ah ! Tiens au fait j’ai trouvé quelqu’un qui serait parfait comme premier petit copain. me sortit-il tout à trac.

  • Tu plaisantes. répondis-je.

  • Non. dit-il en souriant.

  • Ce n’était pas une question, c’était plutôt une injonction.

  • Oui, oui. Regarde, il est là, devant ton casier. me dit-il en me le désignant du menton.

Le type en question semblait gentil je ne dis pas, mais il semblait trop gentil, d’ailleurs sa gentillesse tournait un peu à l’idiotie, il l’était tellement que ça en devenait écoeurant ! Si, si je vous jure ! On ne croirait pas ça possible, même moi au début je n’y croyais pas mais pourtant… Au bout d’une semaine j’ai dis stop, déjà je ne sais pas comment j’ai fait pour le supporter toute une semaine, j’ai attendu une semaine, pour montrer à Seth ma bonne volonté, d’ailleurs lui aussi il a bien vu que ce type était insupportable. Après ce gars-là Seth m’a présenté un gars qui disait m’aimer, bon d’accord il m’aimait, mais là c’était trop, il m’aimait tellement qu’il avait fait comme un sanctuaire dans sa chambre et il avait pleins de photos de moi, prise à mon insu, un gars comme ça c’est flippant ! Je l’ai tout de suite dis à Seth qui a été le voir pour lui dire que j’arrêtais avec lui.

  • Dis-moi Seth, tu souhaites vraiment ma mort.

  • Non, ce n’est pas ce que je souhaite !!! Moi ce que je souhaite c’est…

  • C’est bon Seth, calme-toi je n’étais pas sérieuse. Tout va bien je ne te reproche rien ou peut-être si, juste de vouloir me trouver un petit ami à tout prix. le coupai-je.

  • Tu sais, moi je pense que rien n’arrive par hasard, si je n’ai jamais eu de petit copain jusqu’à maintenant c’est que je n’ai toujours pas trouvé celui qu’il me fallait, celui qui m’est destiné, je le trouverai sans doute quand le moment sera venu et quand je serai prête à l’aimer.

  • C’est beau ce que tu dis. déclara-t-il sur un ton vraiment sérieux.

  • Arrête tu vas me faire rougir. dis-je un peu embarrassée.

C’est à ce moment que j’ai réalisé que Seth était vraiment quelqu’un sans qui je ne me sentirai pas complètement moi. Quand je suis avec lui je suis vraiment entière, c’est ça d’avoir un ami, bien sûr Caleigh et Nicole aussi sont des amies, mais il y a quelque chose de différent entre ce que je ressens quand je suis avec elles et quand je suis avec lui.

  • Salut princesse ! entendis-je derrière moi.

  • Dean ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?! m’exclamai-je surprise de le voir ici.

  • Je viens m’installer en ville, et j’intègre ce lycée aujourd’hui. répondit-il.

  • Mais pourquoi ne m’as-tu pas prévenue ? demandai-je un petit peu vexée quand même.

  • Et toi, pourquoi ne m’as-tu pas prévenue que tu partais ? me demanda-t-il sur un ton de reproche.

J’allais lui répondre quand Seth toussota pour se manifester, c’est alors que je pris conscience que je n’avais pas fais les présentations.

  • Oh ! Excuse-moi Seth, Seth voici Dean, Dean voici Seth.

  • Enchanté. déclara Seth en tendant sa main vers Dean, mais Dean ne répondit pas à l’invitation.

  • Hum ! Hum ! fis-je contrariée de la tournure que prenait cette rencontre.

  • Qu’est-ce qu’il y a Ellen, tu as mal à la gorge ? demanda Dean tourné uniquement vers moi, un sourire jusqu’aux oreilles. Il ignorait Seth, il ne s’adressait qu’à moi.

  • Arrête ça ! Tu pourrais être poli juste une fois dans ta vie ?! Tu n’as pas salué Seth, c’est mon ami, tu pourrais être plus respectueux envers les gens ! le morigénai-je.

  • Et moi, tu ne m’as pas présenté, ma princesse. déclara Dean, m’enlaçant par les épaules en fusillant Seth.

  • Je t’ai dis d’arrêter de m’appeler comme ça !

  • Allons ma chérie, on s’est bien s’embrassé pleins de fois. répliqua-t-il.

  • Ellen ?

  • Seth, ce n’est pas… Je te présente le fils d’un ami de la famille, on a passé de nombreuses vacances ensemble, tous les ans on allait avec sa famille à l’étranger. expliquai-je à Seth.

  • Oui, tous les ans, sauf que cette année tu n’es pas venue, j’ai été très déçu tu sais ?

  • Oh arrête s’il te plaît comme si ça avait changé quelque chose. dis-je blasée. Et puis pour en revenir au fait qu’on s’est embrassé plusieurs fois déjà, je te rappelle que c’était toi, à chaque fois tu me prenais par surprise et c’était sans mon consentement.

  • Viens Seth.

Alors j’entraînais Seth par la manche loin de cet abruti. Dean était un type sympa d’habitude, pourquoi il disait pleins de trucs comme ça devant Seth ? Pourquoi était-il si désagréable envers lui ? Seth ne lui avait rien fait, il était gentil comme toujours et poli. Pendant que je fulminais intérieurement Seth se laissait toujours entraîner, quand je le réalisai je me sentis stupide.

  • Excuse-moi, je n’avais pas à te traîner comme ça, et excuse-moi pour le comportement de Dean, il n’est pas comme ça généralement, je ne sais vraiment pas ce qui lui a pris. m’excusai-je.

  • Moi je sais, il était jaloux.

  • Jaloux ?! Mais jaloux de quoi ?! m’énervai-je.

  • De moi. répondit-il sur un ton infiniment calme.

  • Mais pourquoi ? Il est vraiment bête ou quoi ? On est juste amis.

  • Moi, je le comprends. Ça l’a énervé de voir la fille qu’il aime avec un autre gars, comme ça m’a un peu énervé aussi je dois le reconnaître, c’est bizarre.

  • Pardon ? Je n’ai pas entendu la fin de ta phrase.

  • Je disais juste que ça l’avait énervé de voir la fille qu’il aime avec un autre que lui. répéta-t-il.

Et la journée se termina sans encombre et le plus normalement possible, c’était devenu assez rare, ces derniers temps d’ailleurs. Mais je devais quand même remercier Seth pour avoir chamboulé toute cette routine, grâce à lui ma minable vie était devenue quelque chose, bon c’était pas très ordonné mais au moins je ne pouvais plus me plaindre de m’ennuyer. Je crois que l’ennui c’est ce que je déteste le plus, quand je m’ennui je déprime, je commence à avoir des idées bizarres, rien de méchant je vous rassure mais, je ne sais pas je pense à un tas de trucs en même temps. Je pense à ce qu’est ma vie, pourquoi je me lève tous les matins, ce que l’avenir me réserve, RIEN. Ça m’énerve !!! Mais maintenant je n’ai plus le temps de penser, ce qui m’arrange prodigieusement et j’ai des amis formidables, vraiment ils sont sympas avec moi, je n’ai pas à me plaindre.

A 18h30 ça sonna à la porte, j’entendis ma mère se précipiter vers la porte.

  • Oh ! Dean, je suis heureuse de te revoir, je t’attendais pour 19h, mais viens t’installer voyons. Fais comme chez toi, d’ailleurs tu es chez toi désormais.

  • Merci Trish. répondit Dean comme un petit saint.

Quoi ?! Mais qu’est-ce qui se passait à la fin ? C’était quoi ce cirque, comment ça il était chez lui ? Pourquoi elle l’attendait pour 19h?!

  • Mais c’est tout naturel, tes parents sont nos amis, tu es comme de la famille. Attend je vais chercher Ellen, elle est dans sa chambre ça va lui faire un choc de te voir ici.

Un choc ? Oh, ça oui, mais ça va surtout être un choc pour elle ! Comment avait-elle osé me faire ça et ne pas m’en parler ?! Et lui ?! « Je viens m’installer en ville. », tu parles !!! Il vient me pourrir la vie, oui ! Si il se comporte comme aujourd’hui toute l’année, oh ! que oui il va me pourrir l’existence !

  • Ellen ?! Tu peux venir ? j’ai une surprise pour toi ! m’appela-t-elle.

Une surprise ?! Tu peux te la garder ta surprise ! Une surprise de ce genre j’en veux pas, c’est un cauchemar !

  • J’aime pas les surprises !!! répondis-je froidement.

Quand soudain la porte s’ouvrit, je ne me retournais pas, je n’avais aucune envie de voir la tête traîtresse de ma mère. Et je sentis quelqu’un s’approcher de moi, et on enroula des bras autour de mes épaules.

  • Salut ma princesse. me chuchota Dean à l’oreille.

Je sursautai, je ne m’attendais pas à lui et pour le repousser je me retournai mais il en profita pour m’embrasser, voilà comment il faisait pour m’avoir à chaque fois.

  • Dean ! Arrête !

  • Ça faisait longtemps ma princesse, ça m’a manqué. dit-il en me souriant.

  • Pas moi ! J’en ai marre que tu t’amuses avec moi ! Alors trouve-toi une copine et lâche-moi !

  • Mais je ne veux que toi ma princesse. répliqua-t-il.

  • Ça suffit ! En plus tu as été très désagréable avec Seth aujourd’hui. le grondai-je sévèrement.

  • Bien sûr, comment voulais-tu que je réagisse avec le gars qui t’a enlevé à moi ?

  • Quoi ?! Mais ça va pas ?! Seth n’est pas mon copain, c’est juste un ami, un ami très important pour moi. Alors demain tu vas aller présenter tes excuses. lui ordonnai-je.

  • Oui, ma princesse.

Et il m’embrassa dans le cou.

  • Arrête Dean ! Et si ma mère te voyait, hein ? le menaçai-je.

  • Ne t’en fais pas, j’ai déjà dis à ta mère que je sortais avec toi. répondit-il tout sourire.

  • Quoi ?! C’est une blague j’espère ! Tu n’as pas osé faire ça !? Dean !

  • Ha ! Ha ! Ha ! Ha !

  • Cette fois tu as dépassé les bornes !!! J’en ai marre de toi, dégage ! craquai-je.

A ma plus grande surprise il sortit sans faire de difficultés. Comment avait-il pu ? Quel culot ! Pourquoi il faisait ça ? C’est quoi son délire ?

Le lendemain au petit déjeuné, ma mère était la seule qui parlait, mon père n’était pas du matin, Dean écoutait poliment ma mère parler en hochant de temps en temps la tête et moi je n’arrivais toujours pas à digérer la nouvelle d’hier.

En arrivant au lycée tout le monde nous dévisagea, quoi ? Qu’y avait-il de spectaculaire à nous voir arriver, moi deux pas devant lui en faisant comme si il n’était pas là? Rien, surtout après le coup d’hier, c’était tout à fait normal.

  • Salut Ellen ! me salua Pete.

Faisons comme si de rien n’était, de toute façon on est quitte maintenant avec le coup de poing.

  • Salut Pete, qu’est-ce qui t’amène ?

  • Je voulais te parler de Seth, tu sais ce qui se passe en ce moment ? me demanda-t-il.

  • Comment ça ? Pourquoi, il a des problèmes ? demandai-je inquiète.

  • Beh c’est ce que j’allais te demander. Il a été très bizarre hier soir, il a frappé dans un mur chez nous et il a fait un trou dans le mur qui sépare nos deux chambres. Il frappait jusqu’au sang, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pété de câble, du coup ça m’a surpris.

  • Quoi ?! Mais il va bien ?! Pourquoi il a fait ça ? réclamai-je paniquée.

Il s’approcha de moi et me demanda à voix basse qui était le gars derrière moi, je me retournai et constatai en effet qu’il était toujours là et m’attendait.

  • Heu, c’est le fils d’un ami de la famille et il s’est installé chez nous hier. expliquai-je avec une grimace.

  • Ah je vois. C’est ton petit ami ? demanda-t-il après une hésitation évidente.

  • Non !!! Non !! et non ! Il me colle et se fait des films tout seul ! m’écriai en me retournant vers lui.

  • En tout cas je comprends tout maintenant. dit alors Pete en se pinçant l’arête du nez et il soupira.

  • Explique-toi. demandai-je intriguée.

  • Heu…plus tard, enfin… tu le sauras en temps voulu. me dit-il alors et il s’éclipsa.

Je commençais à en avoir mon lot de toutes ces histoires et de toutes ces cachotteries. Pourquoi personne ne pouvait me dire les choses clairement ? Ce n’est quand même pas compliqué d’être clair, si ?! Il va falloir qu’on ait une discussion avec Seth, parce que si Pete est venu me voir c’est que le comportement de Seth était vraiment inquiétant hier soir.

  • C’était qui ? me demanda soudain Dean.

  • Pardon ? Tu me disais ?

J’étais complètement ailleurs, pourquoi Seth ne m’avait rien dit ? Il savait qu’il pouvait avoir confiance en moi. Mais…mais peut-être que…peut-être qu’il n’avait pas confiance… en moi ? Ça expliquerait tout.

  • Je te demandai qui était ce gars à qui tu parlais.

  • Oh ! Lui, c’est Pete, le petit frère de Seth. Il est dans ma classe aussi. répondis-je.

  • Le petit frère ?

  • Oui, Seth a un an de plus que nous, il est partit étudier à l’étranger et quand il est revenu il a dû refaire une année. expliquai-je.

  • Oh ! Je vois. dit-il alors.

  • Ecoute Dean, tu sais que je t’apprécie beaucoup mais hier tu es allé trop loin, et arrête d’être jaloux de mes amis ! De toute façon tu n’as aucune raison d’être jaloux, n’est-ce pas ?

  • N’est-ce pas ? insistai-je.

  • Oui.

  • Bon, alors cette histoire est réglée. conclus-je.

Je commençais-je donc à me diriger vers mon casier mais Dean m’attrapa par la main et il m’embrassa dans le cou. Mais ce gars ! Il ne comprendra jamais ?!

  • Pete, c’est le gars dont tu étais amoureuse ? me demanda-t-il au creux de l’oreille.

  • Quoi ? Dean, tu ne vas pas t’y remettre !!!

Mais je réalisai que sa voix avait été empreinte de tristesse, je regrettais immédiatement ces mots, maintenant je pouvais le voir, il était sincère avec moi. Jusque là je n’avais rien vu, il avait toujours été là, depuis tout petit il se comportait comme ça avec tout ceux qui s’approchaient de moi. Et maintenant encore il se tenait en face de moi et se montrait jaloux, je me souviens maintenant que quand on était petit je n’arrêtais pas de lui parler de Pete, et que à chaque fois ça le mettait dans tous ces états. En le voyant comme ça je ne pouvais m’empêcher de le trouver mignon, Dean était un type vraiment sympa, en vacances on ne s’est jamais ennuyé ensemble. Je n’avais vraiment rien compris, il ne s’amusait pas, depuis tout ce temps. Il faisait semblant de jouer, ce gars était vraiment trop fier pour me le dire en face, il préférait me faire croire que c’était un jeu pour lui.

  • Ellen, je…

  • Non ! le stoppai-je en plaçant ma main devant sa bouche.

Et je ne sais pas où, mais mes jambes m’emmenèrent loin, très loin de lui, moi-même je ne savais pas où je me dirigeais, c’était mes jambes, je ressentais le besoin irrépressible de courir. Mais pourquoi avais-je fait ça ? C’était vraiment horrible de le planter comme ça. Pourquoi n’étais-je pas capable de réagir comme tout le monde, pourquoi il fallait que je sois si méchante avec mon entourage ? Récapitulons, je me suis fait percuter par un vélo, je suis devenue aveugle, puis j’ai perdu la mémoire volontairement, par pur égoïsme et là je plante Dean par pure peur, encore de l’égoïsme ! Je crois que j’aurais préféré croire qu’il se jouait de moi mais maintenant je ne peux pas m’enlever la preuve contraire de la tête, mais peut-être que ce n’est pas du tout ça, après tout il ne m’a encore rien dit, parce que je l’en ai empêché. Je ne veux pas qu’il me le dise, j’ai peur que mes sentiments changent après, mes sentiments ? Mes sentiments pour Pete ? Mais je n’éprouve plus rien pour Pete, c’est un être abject, et il me déteste autant que moi je le hais, alors quoi ?

Une demie heure après je me rendis compte que je me trouvais au parc du plan d’eau, je crois que finalement j’aimais beaucoup cet endroit, il était calme, ici je pouvais tout oublier l’espace d’un instant, comme c’était pratique. J’étais bien ici, personnes à m’embrouiller la tête, plus que moi et la nature.

Au bout de trois heures je décidai qu’il était temps que je rentre à la maison pour ne pas inquiéter tout le monde une fois de plus. Lorsque je rentrai je vis Dean assis par terre devant la porte de la maison, il arborait une expression triste, et c’était de ma faute ! A cet instant je me sentis triste moi aussi, en le voyant comme ça à cause de moi.

  • Je... suis désolée. dis-je tête baissée.

  • Ellen, regarde-moi. me dit-il d’une voix douce.

Je ne pouvais m’y résoudre, je lui avais fait mal alors que lui… il pensait tellement à moi, il faisait tout pour que je le remarque et moi je n’ai rien vu, j’ai été aveugle.

  • Regarde-moi, Ellen.

Je secouai la tête, je ne pouvais pas parler ou ma voix se briserait et il serait encore plus malheureux. Soudain, il était face à moi et se pencha en avant pour voir mon visage, je ne sais pas pourquoi mais je sentis mon sang affluer vers mes joues, pourquoi ça me faisait cet effet là ? D’habitude, même quand il m’embrassais je ne rougissais pas, bon bien sûr je me sentais un peu gênée, mais c’était devenue presque comme une espèce d’habitude.

  • Regarde-moi, Ellen. me dit-il à nouveau avec une douce voix.

  • Je ne peux pas. répondis-je la voix tremblante.

Mais apparemment il n’y avait pas que ma voix qui tremblait, tout mon corps tremblait, je m’en rendis compte lorsque Dean me prit dans ses bras. Et soudain ma mère ouvrit la porte et me surprit dans les bras de Dean.

  • Heu…Ellen avait froid.

  • Ellen, chérie où étais-tu ? Dean et moi on se faisait du souci pour toi, ne te voyant pas rentrer.

  • On est vendredi donc je me suis dis que je pouvais profiter de cette fin de journée ensoleillée, je suis juste aller faire un tour avant de rentrer et je n’ai pas vu le temps passer. lui répondis-je en me détachant de Dean.

  • Heu…Tu as eu un appel. me dit-elle alors avec embarras.

  • Ah, c’était qui ? demandai-je.

  • Seth. répondit-elle.

  • Ah, et que voulait-il ?

  • Heu, je ne sais pas mais ça semblait urgent, il avait une voix bizarre. Il faut que tu le rappelles. me dit-elle alors.

Maman aimait beaucoup Seth, elle avait sympathisé avec lui lorsque il lui faisait un rapport de mon état lorsque j’avais perdu la mémoire, elle avait une grande confiance en lui, mais parler de lui devant Dean la gênait. A mon avis elle savait très bien ce qu’il se passait entre Dean et moi et donc…

  • C’est Dean qui a décroché et il me l’a passé. déclara-t-elle tout bas en passant à côté de moi, comme si ça pouvait tout expliquer, mais je ne comprenais pas l’importance qu’elle donnait au fait que c’était Dean qui avait décroché.

  • Il faut que je lui parle, je le rappelle immédiatement.

Et je me précipitai vers le téléphone.

  • Allô ?

  • Oui, c’est moi, ma mère m’a dit que tu m’as appelé tout à l’heure.

  • Oui, il faut que l’on se voit. me dit-il avec une voix que je ne connaissais pas, une voix pressante.

  • Très bien, si tu veux on se voit demain ? proposai-je.

  • Chez moi ?

  • Ok, alors à demain.

  • Oui.

Mais je sentis dans sa réponse comme de l’impatience, comme si c’était trop long d’attendre demain.

  • Seth ? Dis-moi ce qui ne va pas ?

  • Rien, rien, j’ai juste envie qu’on passe un peu de temps ensemble, c’est tout. répondit-il.

  • Arrête ! Je vois bien que tu n’es pas dans ton assiette aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe ? insistai-je vraiment inquiète.

  • Rien, c’est juste que j’ai réalisé une chose hier, ça me crevait pourtant les yeux et je n’ai rien vu ou plutôt je n’ai pas voulu le croire et maintenant je ne peux plus le nier.

  • Seth, tu sais que tu peux me parler, c’est à ça que servent les amis. le rassurai-je.

  • Oui, mais il faut d’abord que je te vois.

  • Bon, puisque c’est comme ça, on se voit ce soir au plan d’eau, disons vers 21 heures, ça marche ?

  • D’accord, à tout à l’heure.

Et dans cette réponse je crus entendre un soulagement, ça me fit plaisir. C’est vrai que depuis hier je ne l’ai pas revu et j’ai l’impression que ça fait plus d’une semaine que l’on se s’est plus revu. Mais Dean ? Je l’avais complètement oublié, il ne va pas être content. Oh et puis mince, j’ai le droit de vivre un peu ! J’ai le droit d’aller voir mes amis lorsqu’ils ne vont pas très bien !

  • Maman, ce soir je vais au plan d’eau, d’accord ? lui demandai-je avec un regard insistant pour qu’elle comprenne.

  • Heu…oui, bien sûr. Comme tous les vendredi soirs, Caleigh et Nicole ont prévu quoi ce soir ?

Ah ! Sacrée maman, merci de me sortir de cette galère.

  • Heu…elles ne m’ont pas dis, elles m’ont dis que c’était une surprise pour mon rétablissement.

  • Ton rétablissement ? demanda soudain Dean, surpris.

  • C’est une longue histoire. répondis-je.

  • Oui, en fait Seth et Ellen se sont connu en ayant un accident, il l’a percuté à vélo…

  • Ou je lui ai foncé dessus alors qu’il était à vélo, tout dépend du point de vue…la coupai-je avant qu’elle reprenne.

  • Enfin bref, ils ont eu un accident, Ellen a perdu la vue suite au choc, Seth l’a emmené à l’hôpital, le médecin lui a diagnostiqué une cécité temporaire sans gravité avec possibilités de pertes de mémoire superficielles et pertes de conscience éventuelles.

  • Oui, mais c’est bon, j’ai retrouvé la vue. dis-je.

  • Oui, mais après tu as perdu la mémoire, tu ne reconnaissais plus tes amis, plus tes camarades de classe, et tu as changé, je ne te reconnaissais plus, heureusement que Seth venait me dire où les choses en étaient. déclara-t-elle.

  • C’est bon, maman. J’ai retrouvé la vue et la mémoire, et tout va bien maintenant. dis-je pour rassurer tout le monde et pour clore le sujet.

Raviver ces souvenirs m’était encore un peu difficile, à chaque fois qu’on parlait de ça la douleur dans ma poitrine, dans mon corps me revenait en mémoire.

20h45 venus, je mettais mes chaussures pour partir quand tout à coup des bras m’emprisonnèrent, et Dean posa sa tête sur mon épaule.

  • Reste avec moi. chuchota-t-il à mon oreille.

  • Reste avec moi Ellen. répéta-t-il.

  • Je ne peux pas, je ne peux pas rester avec toi ce soir Dean.

  • Mais je t’aime. répliqua-t-il.

Ça c’était un coup de poignard dans le dos, il m’avait annoncé cela sans crier gare, et il continuait sur sa lancée sans me laisser le temps d’assimiler l’information, c’était trop pour moi. Je ne répondis rien à ça, devant mon silence il reprit :

  • Comment peux-tu t’éloigner de moi si facilement ?

  • Il faut vraiment que j’aille voir les filles. répondis-je simplement.

Voilà ma réaction face à sa déclaration, cruelle une fois de plus, les filles sont cruelles avec les garçons, à moins que ce ne soit que moi. Pourquoi est-ce qu’il fallait que j’agisse comme ça avec lui ? Et puis flûte, lui aussi avait droit au bonheur, non ? Mais, encore une fois il profita du fait que j’étais perdue dans mes réflexions pour m’embrasser, mais cette fois sur la bouche ! Et moi comme une imbécile, je ne réagissais pas, j’étais comme paralysée. Bizarrement son baiser était différent de ceux de d’habitude, il était plus doux, serait-ce parce- que maintenant je connaissais ses véritables sentiments ? Je ne me mis même pas en colère.

  • Ellen, toi aussi tu m’aimes, n’est-ce pas ?

  • Qu…qu…quoi ? bégayais-je confuse. Heu…il faut que j’aille retrouver les filles.

Et je partis en claquant la porte sans me retourner, j’étais complètement perdue, je devais certainement être toute rouge, qu’est-ce que Seth allait penser ? Mais au fait pourquoi je m’inquiète de ce que Seth va penser ? Avant même que je le réalise j’étais déjà arrivé au parc et je voyais Seth assis sur un banc, il avait l’air d’être…je ne saurais qualifier l’expression qu’il avait sur le visage à ce moment là puisqu’il se tenait la tête entre ses mains, ça me fit redescendre sur terre.

  • Seth ? l’appelai-je d’une voix inquiète.

Il releva la tête et me fixa avec comme une lueur de détresse dans les yeux, je ne sais pas ce qui me prit mais tout à coup je me précipitai vers lui et le serrais dans mes bras, comme on serre un enfant pour le consoler. Qu’est-ce qui me passait par la tête ce soir ? Je faisais n’importe quoi ? Mais en même temps c’est normal de s’inquiéter pour un ami, et de vouloir le consoler, non ?

  • Seth ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

  • Ellen, je suis si content de te voir. répondit-il.

  • Mais tu peux me voir tous les jours à l’école. lui dis-je. Ah ! D’ailleurs, pourquoi n’es-tu pas venu aujourd’hui ?

  • Je…il fallait que je réfléchisse.

  • Que tu réfléchisses ? Mais que tu réfléchisses à quoi ? l’interrogeai-je inquiète.

  • A la situation.

  • Tu ne peux pas être plus clair dans tes réponses, quelle situation ?

  • A notre situation, à nous. répondit-il, puis il se prit la tête entre les mains.

Je ne comprenais toujours pas, comme si une information était bloquée dans ma tête et ne voulait pas faire le lien avec ce qu’il venait de dire. Parlait-il du fait qu’il ne me faisait plus confiance à cause de tout ce que Dean avait dit alors que juste avant, moi je lui avais dis que jamais je n’avais eu de petit ami ? Serait-ce du fait que maintenant il me prenne pour une menteuse ? Qu’il ne veuille plus traîner avec une fille qu’il lui aurait mentie depuis le début, une fille plus que banale, une fille qui lui ferait honte à chaque fois qu’on le voit avec ?

  • Je comprends, ne t’inquiète pas Seth, ne va pas te rendre malade pour ça, je ne viendrais plus t’embêter, tu peux continuer ta vie comme avant, comme si rien ne c’était passé, réintègre ta classe, après tout c’est bon, tu n’as plus besoin de me surveiller je vais bien. Salut et merci pour tout.

Puis je rentrai chez moi en courant et en larmes, je le savais qu’il était trop gentil pour moi, c’est normal qu’il en est eu marre d’une fille comme moi, qui fait pleins d’histoires. Je suis une fille trop instable pour quelqu’un comme lui. Mais ça me fait tellement mal, de perdre Seth, il était tellement important pour moi, il était ma moitié. Lorsque j’arrivai enfin chez moi je me séchais les joues et les yeux, ils ne devaient pas voir que j’avais pleuré, je leur apporte assez d’ennuis comme ça, ils n’ont pas besoin de ça en plus.

  • Ellen ? Chérie, tu es déjà rentré ?

  • Oui, je vais me coucher maintenant. répondis-je en essayant de contrôler les trémolos de ma voix.

Et je m’enfuis, oui, littéralement, dans ma chambre et m’enferma. J’éteignis toutes les lumières et me mis sous ma couette. Je repensais à notre conversation, notre dernière conversation, ça devait vraiment le peser pour qu’il veuille que ça se fasse dès ce soir. Il me manque déjà, c'était ma moitié. Le week-end allait me sembler bien long.

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Commentaires
N
AAAH c'est quoi cette fin pourrie ?!<br /> Tu vas me les remettre ensemble vite fait, bien fait, non mais oh !<br /> Je mets 15 parce qu'une fois que t'as commencé tu veux absolument savoir la fin ^^
La vie en vrai
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